8 décembre 2011

Chasseurs d'ecume

Chasseurs d'écume T1  1901 Premières sardines de Debois et Fino
Chez Glénat 13.50


Juin 1950, dans le train Quimper-Paris, Pierre Gloaguen se rend à la capitale pour défendre les intérêts des pêcheurs de sardines, face à lui dans son wagon, un homme qui s'intéresse à son histoire et à sa cause, c'est pour lui l'occasion de remonter dans le temps et de raconter son histoire de marin pêcheur....A 12 ans Pierre embarque pour la première fois en tant que moussaillon sur le bateau de son père, la pêche à la sardine bat son plein mais laisse aussi des conflits sur terre, rivalité entre marins, et rivalité dans la conserverie où les femmes de marins pêcheurs sont les petites mains...

Cette bd est l'adaptation de « l'épopée de la sardine, un siècle d'histoires de pêche » de Boulard Jean-claude, Je ne connais pas ce livre mais cette adaptation m'a donnée envie de le découvrir, c'est un milieu dont on connait peu de choses, on a souvent entendu dire que c'est un métier difficile, que les femmes étaient à cette époque aussi importantes que les marins pêcheurs avec le travail dans les conserveries, cette bd nous montre l'envers du décor.
Sur les bases d'une aventure, on découvre ainsi la vie des marins pêcheurs du début du siècle, les rivalités entre les familles; les tensions, les préjugés, les astuces pour pêcher plus que le voisin...Notre héros Pierre âgé de 12 ans est le centre de cette histoire, comment un gamin a su faire face à l'adversité et à la trahison, comment un gamin a su grandir plus vite et devenir adulte avant l'âge, comment ce gamin que l'on retrouve dans le train prés de 50 ans plus tard a toujours cette passion pour la sardine et la pêche, c'est un métier mais surtout une passion.


















Une illustration simple et sans extravagance, des couleurs sombres, un récit clair, et l'envie de connaître la suite, cette bande dessinée sera en 4 tomes!
J'aime vraiment ces histoires d'aventures avec une pointe de fait réel, elle donne plus d'importance au récit, on s'empreigne de la vie du héros, sans tomber dans le voyeurisme, on ressent les émotions, les contradictions, le mal, le bien....C'est une très belle découverte, et on a l'impression de découvrir un nouvel univers, à la fois passionnant mais aussi cruel et inquiétant. Pour finir, les seuls mots qu'il faut retenir sont :  « Les chasseurs d'écume est une très belle bd qui mêle histoire et aventure, elle nous emmène dans le bateau pour découvrir une passionnante aventure humaine, celle des marins pêcheurs du début du xxe siècle »

7 décembre 2011

Sasmira

Sasmira t1 et T2 de Vicomte et Pelet
chez Glénat 14,90
T1 l'appel
Paris, 1990, une vieille femme meurt dans les bras de Stan, elle a l'air de le connaître mais lui ne sait rien d'elle, elle lui laisse alors une bague et une photo.
Intrigué par cette mort et son contexte, Stanilas enquête et retrouve la trace de la demeure où a été prise la photo! Il est rejoint par sa compagne inquiète de sa disparition, lors de la découverte de la maison abandonnée depuis 1 siècle, ils seront transportés dans le passé, 1 an avant que les habitants de la maison abandonnent les lieux, ainsi ils rencontrent deux femmes, l'une jeune et mystérieuse, l'autre plus âgée et intriguée par leur venue du futur....


Il y a 15 ans Vicomte avait publié Sasmira T1 l'appel, ce fut alors avec enthousiasme que le public l'avait accueilli, et on attendait avec une impatience démesuré cette suite, mais elle n'est jamais venue jusqu'à mi-novembre, ou le T2 la fausse note, viens de faire son apparition dans les rayons Bds, et quelle suite, après une attente aussi longue, c'est avec une certaine boulimie que je me suis ruée sur ce volume tant attendu, comme bon nombre de mes clients d'ailleurs, et je dois bien avoué que celui-ci est à la hauteur de ce que nous pouvions attendre, Claude Pellet qui a poursuivi l'œuvre de Laurent Vicomte, l'a fait avec brio, on ne voit pas vraiment quand l'un a dessiné de l'autre, le scénario toujours poursuivi par Vicomte est réalisé avec talent, Sasmira est sans aucun doute une œuvre à part entière.

T2 La fausse Note
Cette fois nous retrouvons Bertille sujette à un mal mystérieux depuis son entrée dans le passé, de plus Sasmira est de plus en plus étrange, elle fait tout pour séduire Stan et ainsi se débarrasser de Bertille, Prudence seule alliée de la jeune femme, essaye par tous les moyens de trouver une solution pour que le couple retrouve le chemin vers leurs vies, elle est même inquiète, mais pourquoi? Elle n'est pas prête tout de même à dévoiler les secrets qui rodent autour de Sasmira

Tant de questions demeurent à la fin de ce second volume, que nous réserve l'étrange Sasmira, pourquoi Bertille est-elle atteinte d'un mal mystérieux? Qui est réellement Prudence? et Stanislas?

Ce voyage dans les mythes égyptiens nous réserve encore beaucoup de surprise je pense, tout ce que j'espère c'est que nous n'attendrons pas 15 ans de plus pour répondre à toutes ces questions qui fourmillent et restent à présent dans le flou!

Vous l'aurez compris, si vous ne connaissiez pas cette bd, il faut se la procurer sans appréhension, de la bd comme on en fait peu, pour ceux qui avaient aimé les premiers cycles de « Ballade au bout du monde » cette bd a autant si ce n'est voir plus de qualité, le scénario est vraiment étudié, et surprenant, le graphisme quand à lui, est très réaliste et sans fioriture, de la bonne vieille bd comme on en fait peu à l'heure d'aujourd'hui, Sasmira est sans aucun doute le coup de cœur de cette fin d'année, Mon incontournable pour ces fêtes de fin d'année!

5 décembre 2011

dans la nr du 3/12/11

Céline Trotté, de La Boîte à livres, agrandit son rayon manga, suite à la fermeture d'Ailleurs. - (dr)
Céline Trotté, de La Boîte à livres, agrandit son rayon manga, suite à la fermeture d'Ailleurs.

'' Ailleurs '', le commerce de référence du manga à Tours, vient de fermer. Vers où cette clientèle de passionnés va-t-elle désormais se tourner ?

Le magasin vient tout juste de fermer ses portes, et déjà les adeptes tourangeaux de mangas se sentent orphelins. Ailleurs (*), c'était le commerce de référence des dévoreurs de mangas. Ils y trouvaient leurs livres, évidemment, mais aussi des conseils de spécialistes et des figurines. Reste maintenant à savoir vers quelle librairie se tourneront les lecteurs de mangas. Tour d'horizon de librairies tourangelles spécialisées en bandes dessinées et en comics, qui proposent aussi des mangas, et susceptibles de reprendre une partie du marché.
> Bédélire : « Pas assez de place »
« Nous sommes plutôt spécialisés dans la bande dessinée franco-belge, expliquent les libraires. Si nous avons déjà un peu de mangas, nous n'aurons pas la place pour développer ce rayon. Ailleurs avait capté quasiment toute la clientèle jeune, qui cherchait aussi des figurines et des jeux vidéos. Nous sommes plutôt sur une clientèle adulte, qui lit du « gegika », un genre de manga plus réaliste qui s'attache à la psychologie des personnages, mais se lit aussi de droite à gauche. Comme par exemple Jirô Taniguchi, avec son '' Quartier lointain '', qui a fait entrer un lectorat féminin dans la bande dessinée avec cet album, best-seller en France. »
81, rue du Commerce.
> J'ai les bulles !!! : « Le manga ne me suffirait pas pour vivre »
« Beaucoup de jeunes commencent à lire avec le manga. C'est une façon de venir à la lecture, constate Frédéric Dupont. Le public est plutôt jeune, très féminin. J'ai décidé d'en faire, en occasion, car c'est un produit complémentaire aux comics et à la BD, mais cela ne me suffirait pas pour vivre : c'est entre 5 et 10 % de mes ventes. Une dizaine de séries représentent 90 % du marché aujourd'hui. Les marges ne sont pas énormes. »
82, rue du Commerce.
> Mc BD : « L'hyper-spécialisation est très compliquée »
« J'ai ouvert ma boutique de bandes dessinées d'occasion début octobre, raconte Mathieu Pagano, gérant de cette toute nouvelle librairie BD, rue Charles-Gille. Presque tous les autres sont installés dans la même rue. J'ai choisi cette zone d'implantation car il n'y avait pas d'autres librairies dans le quartier depuis l'arrêt de '' L'oiseau lire '', il y a sept ans. Pour être hyperspécialisé, comme '' Ailleurs '', il faut se développer avec des produits dérivés. Sinon, dans une ville comme Tours, et en province en général, cela paraît très compliqué de ne faire que du manga. Moi j'ai décidé de faire de l'occasion, en bandes dessinées, comics, avec un petit rayon de mangas. »
20, rue Charles-Gille.
>Boite à livre : « Nous reprenons une grande partie du public d'Ailleurs »
« Aujourd'hui, nous sommes sans doute un des seuls à pouvoir démarcher de nouveaux clients, estime Céline Trotté, qui gère le rayon bandes dessinées. Nous avons installé une étagère supplémentaire, destinée à faire du fond manga. Nous nous lançons donc dans des choses plus complexes, pour un public plus spécialisé. Nous avons multiplié par quatre les commandes depuis 15 jours, suite à la fermeture d'Ailleurs. Des parents d'enfants qui ne lisent pas qui viennent me voir pour me demander des conseils de lecture. »
19, rue Nationale.

(*) Ailleurs, 22, rue du Commerce, garde cependant sa boutique attenante consacrée aux jeux vidéos.
Naëlle Le Moal